La Coordination des Mouvements de l’Azawad
Le Comité Directeur
Cellule de Communication
Communiqué N°18/CD/19
Communiqué de presse relatifs aux incidents survenus le Mercredi 17 Juillet 2019 à KIdal
La Coordination des Mouvements de l’Azawad informe l’opinion nationale et internationale qu’une marche spontanée d’activistes de la société civile de Kidal intervenue en marge de la visite d’un groupe de parlementaires de l’Assemblée Nationale a dégénéré ce Mercredi 17 Juillet 2019 dans la ville à travers des actes hostiles à certains symboles de l’Etat.
Une tentative de la montée des couleurs sur initiative de la CMA dans le camps militaire où sont cantonnés les éléments du MOC a dégénéré provoquant un comportement inapproprié à l’égard du drapeau national. La CMA rappelle qu’un autre acte de vandalisme de plusieurs monuments à l’effigie des emblèmes de la CMA s’est opéré la veille, exacerbant davantage la tension au sein des organisations de la jeunesse.
En attendant de comprendre ce qui s’est réellement passé, la Coordination des Mouvements de l’Azawad condamne vigoureusement les actes qui se sont produits ce jour à Kidal; actes contraires à tous les efforts que déploie de manière constante la CMA pour l’instauration d’un climat serein et favorable à l’aboutissement des efforts encourageants entrepris ces derniers temps avec le gouvernement dans le cadre de l’accélération des aspects prioritaires de l’accord pour la paix.
La CMA condamne avec la dernière énergie les actes posés à l’encontre du drapeau national et se désolidarise sans ambages de tout acte contraire à ses engagements pris dans l’APR y compris ceux liés aux symbole de l’Etat dans la ville de Kidal.
LA CMA invite toute la population à la retenue, exprime ses profonds regrets face aux désagréments causés par ce malheureux incident et renouvelle sa demande maintes fois exprimée de la nécessité d’une collaboration de tous les acteurs pour éviter ce genre de situation.
Kidal le 17 Juillet 2019
Le Porte parole
Mossa Ag Attaher
Coordination de Mouvements
de L’Azawad
C.M.A
Le Comité Directeur
Declaration Relative au régime des sanctions prévues par la resolution 2374/2017
La CMA, au même titre que l’opinion nationale malienne prend note de l’inscription en date du 10 Juillet 2017 de certains éléments issus principalement des mouvements signataires sur la liste des personnes visées au titre des sanctions prévues par la résolution 2374/2017 adoptée par le Conseil de Sécurité en sa séance du 05 Septembre 2017.
La CMA s’était félicitée en son temps de la création du Comité de Conseil de Sanctions et avait proposé son appui pour faciliter la noble mission assignée à cette instance onusienne dans l’espoir qu’elle puisse faire la lumière sur tous les obstacles qui entravent la mise en œuvre intégrale de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali issu du processus d’Alger.
C’est dans ce cadre que la Délégation CMA au sein du CSA à Bamako a rencontré à plusieurs reprises les membres de la mission avec lesquels, elle a eu des échanges francs.
En dépit de cette prédisposition toujours effective, la CMA enregistre avec réserves qu’un de ses membres, en la personne de Monsieur Ahmed Ag El-Bachir tombe sous l’application du paragraphe 1 – aliéna 8b et 8e avec un résumé de motifs accablants, sans aucune présomption d’innocence.
La lecture des présumées charges retenues contre Monsieur Ahmed Ag El-Bachir oblige la CMA à rappeler qu’en l’absence d’une autorité administrative de régulation des affaires courantes de la ville, notre Comité Directeur avait pris l’initiative de créer un Comité de gestion de la Ville de Kidal qui se déclinait en plusieurs commissions dont la question humanitaire était et reste la plus sensible. La qualité de gestionnaire rigoureux qualifiait Mr Ahmed Ag Elbachir mieux que tout autre à assumer les lourdes charges de cette question pour une période n’excédant pas six mois écoulés bien avant la création du Comité de sanctions.
Toutes ces commissions étaient supervisées par le Comité Directeur de la CMA qui n’a jamais été interpellé, ni jamais enregistré la moindre plainte ni doléance émanant d’aucune organisation humanitaire encore moins des populations ciblées à l’endoit de Mr Ahmed Ag EL-Bachir.
La CMA exhorte les membres de la mission de prendre attache avec les représentants des ONG pour de meilleures investigations dans ce cadre.
Mieux encore, la CMA avait crée une escouade spéciale (en son sein (CSMAK) sous le contrôle de son responsable en charge des questions de Défense et de Sécurité dans le souci de sécuriser les personnes et les biens, toute initiative qui a largement porté des fruits en faisant de Kidal, l’une des villes les plus sécurisées des région de l’Azawad.
C’est en application de l’Article 49 de l’Accord qu’aucun convoi humanitaire n’a jamais été inquiété dans toute la région malgré le climat malsain qui y sévissait et c’est en partie grâce à l’implication personnelle de toutes les notabilités locales y compris celle d’Ahmed Ag El-Bachir incriminé.
L’insertion qui fait croire que Monsieur Ahmed Ag El-Bachir est capable de faire « obstacle à l’acheminement de l’aide humanitaire destinée au Mali » démontre à suffisance la déficience des accusations dans la mesure où aucune aide venant de l’extérieur ne peut transiter par Kidal pour la simple raison que la seule frontière mitoyenne avec le Mali est celle de l’Algérie qui est officiellement et hermétiquement fermée depuis 2013 à nos jours.
La CMA saisit l’occasion pour poser la question de savoir comment des projets humanitaires et de développement destinés à Kidal peuvent tomber sous l’influence néfaste de l’un de ses membres alors que c’est là l’un des griefs retenus contre la partie gouvernementale et qui fondent le socle de notre lutte ? Convenez que s’il y a eu empêchements ou influences, cela n’aurait pu être possible qu’au niveau décisionnel, c’est-à-dire à Bamako où ni la CMA encore moins ses membres ne disposent d’aucun pouvoir pour proscrire leurs réalisations.
La CMA déplore également que le Comité des sanctions retienne que Monsieur Ahmed Ag El-Bachir serve de relais entre elle et Ansardine et ce malgré tous nos démentis concernant une quelconque relation avec cette entité. Nous estimons que ce genre d’accusations stigmatisantes ne sont pas de nature à faire avancer un Accord qui peine à sortir du périphérique après 4 années d’une attente faite de compromis et de déceptions qui ont émoussées tous les espoirs nés après sa signature.
Pour éviter de rester dans la subtilité des détails anodins, la CMA est au désespoir de constater que tous les motifs cités par le Comité de sanctions sont entachés d’inexactitudes et ne sauraient par conséquent constituer des preuves de culpabilité.
La CMA est d’autant plus inquiète quant à l’impartialité nécessaire qui doit animer l’esprit de la mission. Après deux rounds, nous constatons avec amertume que toutes les personnes visées par les sanctions proviennent des mouvements signataires et non de toutes les parties comme prévu dans la résolution.
Vouloir réduire les obstacles de la mise en œuvre de l’Accord issu du processus d’Alger à quelques allégations au demeurant subjectives et spécialement focalisées sur le Nord martyrisé, relève du prolongement de la culture de l’impunité, celle-là même qui est en principe la raison de la création du Comité de sanctions.
Nous ne manqueront pas de relever que la partie gouvernementale, clé de voûte de la réussite ou de l’échec de cet Accord n’est point inquiétée malgré qu’elle s’est illustrée par une multitude d’acrobaties depuis le début et par une absence manifeste de bonne volonté à tenir ses engagements.
Cette politique du deux poids deux mesures ternit largement l’image du Comité de Sanctions et réduit à notre sens sa crédibilité. Elle doit répondre aux besoins de sa création et des objectifs assignés par le Conseil de Sécurité en réduisant au minimum l’injustice comme mode d’administration des populations exacerbées par la constance et l’unilatéralité des mesures coercitives qui au lieu d’atténuer, alimentent les causes profondes de la crise.
La CMA rappelle que l’un des
creusets de sa lutte repose sur l’égalité de traitements en tous lieux et en toutes circonstances. Depuis la signature de l’Accord, elle a démontré sa fiabilité malgré toutes les pressions et continuera de maintenir le cap de la concorde nationale espérant que tous les partenaires fassent preuve de bonne foi.
Kidal, le 12 Juillet 2019
Le President de la CMA
M. Sidi Brahim Ould Sidatt
COORDINATION DES MOUVEMENTS DE L'AZAWAD (CMA)
Le Comité Directeur
Déclaration sur les sujets d’actualité en rapport avec le Processus de Paix au Mali
La Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA), dans le but d’informer et d’éclairer l’opinion publique nationale et internationale, sur son avis et sa position en rapport avec le processus de Paix au Mali et une certaine actualité; tient à faire une mise au point sur les sujets suivants :
Au chapitre de la prolongation du mandat de la MINUSMA
1. La CMA salue l’adoption par le Conseil de Sécurité de l’ONU de la résolution 2480, prorogeant d’un an le mandat de la mission onusienne de maintien de Paix au Mali et invite la MINUSMA à adopter une posture appropriée à sa principale priorité stratégique qui demeure l’appui à la mise en œuvre de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger.
2. La CMA se félicite des efforts engagés par l’ensemble des partenai-res du processus de paix et réaffirme son engagement en faveur d’une mise en œuvre intégrale et diligente de l’Accord.
3. La CMA prend acte de l’intégration au mandat de la MINUSMA d’une tache de coopération avec le comité de sanction en application de la résolution 2374(2017). Elle ose espérer qu’à ce propos, le régime de sanction s’appliquera en toute transparence et de manière juste à l’ensemble des parties à l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali issu du processus d’Alger, sans distinction aucune.
Au titre du Dialogue Inclusif Politique (DIP) porté par le Gouvernement du Mali
4. Sur invitation de l’actuel Premier Ministre S.E Boubou Cissé dont nous saluons au passage les efforts politiques entrepris avec humilité, la CMA sous réserve des conditions ci-après :
- que l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger, ne soit remis en cause ni dans la forme, ni dans le fond par le DIP ;
- une participation significative au processus d’élaboration et à la phase de validation des termes de références du DIP ;
- une participation à tous les niveaux d’organisation du processus du DIP ;
Exprime toute sa disponibilité à apporter sa pierre à cette opportunité de dialogue.
Au Titre de l’interview accordée par le président de la République à l’hebdomadaire « Jeune Afrique » dans sa parution n°3051 du 30 Juin 2019
5. La CMA regrette que le Président de la République, S.E Ibrahim Boubacar Keita, censé être le garant de l’indispensable confiance entre les parties au processus de paix ; distillent des appréciations inappropriées à l’intention de leaders de la CMA. Cette sortie du président de la République confirme les inquiétudes exprimées dans le dernier rapport d’Avril 2019 de l’observateur indépendant qui alerte en ces termes : « Le Dialogue et la confiance entre les parties maliennes montrent des signes d’essoufflement… ».
6. Dans cette interview exclusive du chef l’Etat, la CMA regrette que le Président de la République soit l’auteur d’une stigmatisation ethnique en mettant l’accent sur les Touaregs pour parler de leaders de la CMA sachant bien pourtant qu’ils ne sont pas issus que d’une seule ethnie, ni d’une seule communauté du pays.
7. Faisant allusion aux indemnités que perçoivent les membres du Comité de Suivi de l’accord et des sous-comités, Il convient de répondre que s’il y’a des membres de structures créées pour le suivi et la mise en œuvre de l’Accord, bénéficiant d’indemnités au même titre que tous leurs collaborateurs des autres parties signataires, y compris ceux de la partie gouvernementale, cela leur est accordé à la mesure de leur effort de membres en charge de taches d’intérêt commun. C'est loin d’être une aumône.
En référence au propos du Président de la République dans la même interview sur les symboles de l’Azawad
8. La CMA en conformité avec les dispositions de l’accord rappelle ce qui suit:
Chapitre 2,Art 5, alinéa 2: de l’appellation AZAWAD « L’appellation Azawad recouvre une réalité socio-culturelle, mémorielle et symbolique partagée par différente populations du Nord du Mali, constituant des composantes de la communauté nationale. Une compréhension commune de cette appellation qui reflète également une réalité humaine, devant constituer la base du consensus nécessaire, dans le respect du caractère unitaire de l’Etat malien et de son intégrité territoriale ». La CMA rappelle que cette question n’ayant pas abouti à un consensus lors de la conférence d’entente nationale conformément aux point 4 du Relevé de conclusions des Consultations Préparatoires à la Mise en Oeuvre de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation issu du Processus d’Alger signé le 05 Juin 2015 à Alger qui précise en ces termes: « Plus spécifiquement, s’agissant de la problématique de l’Azawad, dont le traitement est pris en charge par l’article 5 de l’accord qui souligne la nécessité d’un traitement politique et l’organisation d’un débat national approfondi sur ses causes profondes, la médiation s’engage, dans le cadre de la mise en œuvre de ce article, à favoriser l’ouverture de discussions entre les parties afin d’aboutir à une solution consensuelle satisfaisante. »
9. La CMA exprime par ailleurs le souhait d’engager sans délai le parachèvement de ce dialogue si nécessaire à une compréhension par toutes les parties des engagements consensuellement pris.
Au sujet de la mise en place du dernier Gouvernement dirigé par le Premier ministre Boubou Cissé
10. La CMA apporte la clarification suivante:
La Coordination des mouvements de l’Azawad a été sollicitée par le Président de la République en vue de sa participation à un gouvernement de mission. La CMA loin d’opérer ni de faux-fuyant encore moins de volte-face et de manière responsable, après consultation interne, a par le biais de son président en exercice, soumis conformément à la demande du Président de la République, les CV de ses membres proposés. A la surprise générale de la CMA, elle a découvert en même temps que les téléspectateurs au moment de la lecture de la liste du gouvernement que sa proposition n’a pas été considérée et aucune explication ne lui a été notifié à ce sujet jusqu’à ce jour.
11. La CMA tient à informer l’opinion que depuis quarante-huit (48) mois de la signature de l’accord, elle a respecté scrupuleusement tous ses engagements au prix d’énormes sacrifice notamment: la non prise en charge de ses combattants en attente du processus de cantonnement et du DDR, les retards et le payement à moitié des indemnités de ses membres dans les sous-comités du CSA et du Conseil National de Réforme du Secteur de la Sécurité, l’absence d’un statut pour l’ensemble de ses représentants dans les structures de mise en œuvre de l’accord.
12. La CMA exprime sa vive préoccupation quant à la gestion entourée par un manque de transparence des fonds dévoués à la mise en œuvre l’accord et ce malgré la détérioration continue des services sociaux de base dans les cinq régions de l’Azawad. A cet effet elle exige qu’il soit mis en place dans les meilleurs délais un cadre d’audits avec toutes les parties prenantes à la mise en œuvre de l’accord y compris les bailleurs de fonds.
Au titre des réformes politiques et institutionnelles
13. La CMA note avec regret l’immobilisme sur les questions de réforme constitutionnelle:
Conformément aux constats exprimés par l’Observateur Indépendant sur la question: « l’avancée la plus importante dans la période entre Janvier et Avril 2019 a été le lancement par le gouvernement du processus de réforme constitutionnelle. Cette période a été également marquée par l’immobilisme, voir par des reculs, dans le processus de mise en œuvre ». A cet égard, la CMA exprime son inquiétude de voir que cette question fondamentale qui est l’ossature de l’avenir institutionnelle du pays soit subordonnée à un dialogue politique aux enjeux politiques pas encore totalement clarifiés.
Au titre de la situation sécuritaire dans les régions de l’Azawad
14. La CMA rappelle à l’intention de l’opinion nationale et internationale qu’elle est régulièrement victime des assassinats et des enlèvements ciblés.
15. Tout en saluant les timides avancées enregistrées dans la finalisation de la première phase du DDR accéléré, des éléments du MOC, la CMA exprime sa préoccupation quant à la détérioration de la situation sécuritaire dans les régions de l’Azawad. Prenant en compte cette préoccupation, elle déplore l’inexistence ni d’un calendrier, ni d’une stratégie pour le processus général de DDR concernant les Soixante-trois milles( 63.000) combattants, recensés, annoncés par la Commission Nationale de DDR et de la mise sur pieds de l’armée reconstituée.
16. La CMA reste particulièrement préoccupée par la recrudescence de la violence et de l’insécurité dans la région de Tombouctou et Ménaka et appelle toutes les parties à la mise en place sans attendre d’une synergie d’actions sécuritaire à la hauteur des attentes des populations.
17. Partageant la vive préoccupation de l’ampleur grandissante de l’insécurité au Centre, la CMA tout en exprimant sa solidarité avec les population du centre, appelle le Gouvernement, les partenaires du Mali et la Communauté Internationale en générale, à aider à la mise sur pieds diligente de l’Armée Reconstituée, seule habilitée à être redéployée dans toutes les régions de l’Azawad pour relever de manière efficace et pérenne les défis sécuritaires du moments et contribuer à la stabilité des régions Centre du pays.
Kidal, le 3 Juillet 2019
Le Président de la CMA
M. Sidi Brahim Ould Sidat