L’Unité de la République du Mali, idéalisé jusqu’à l’ivresse

 

Apres plus d’une vingtaine d’années d’avènements de la démocratie tant rêvé, on assiste à une division du pays, tant par les inégalités sociales, les modes de pensée, que du discours politique.

A lire la presse malienne, on tombe dans la répétition pédagogique (Nord du Mali, assimilé  aux trois régions Tombouctou-Gao et Kidal), ce qui ne ressort nulle part dans les textes. La   cohabitation tant voulu par les fils du pays, est mise en danger à travers la conscience collective. Le traitement de l’actualité  quotidienne du Mali et les pratiques quotidiennes, (cas de création d’associations, avec l’appellation (Touarègue, azawad interdite), mettent à nu un mode de pensée qui censure et aliène les pensées  au profit de la promotion des clans….On retrouve un Mali Ba (Grand Mali en Bambara), qui asphyxie un Mali d’en bas. Que le ridicule ne tue pas !

Le Tifinagh, l’une des plus anciennes écritures de cette humanité détenue par les Touaregs, n’est inscrite nulle part dans la constitution et non enseignée à ces autochtones, et de l’autre côté des programmes sont financés pour imposer des parlers locaux et l’écriture N’KO, au même moment le gouvernement défend dans ses discours, le respect des diversités culturelles, faisant la richesse d’un pays.

L’histoire de cette décennie passée (2001-2011), prouva que l’unité nationale de la République du Mali, ayant pour  devise (Un Peuple-Un But-Une foi), ne relève que du rêve.

L’année 1992, ayant vu un regain de tensions dans l’Azawad (Tin-Buctu, Gao et Kidal), fut choisi par le régime  « démocratique » pour organiser le referendum et réviser la constitution.

Peut-on parle de considération pour ces populations préoccupés par des conflits ?

N’ont-ils pas droit à se prononcer?

Doit-on réviser une constitution en pleine crise?

Les spécialistes du droit constitutionnel nous en dirons plus!

Certes le Général Moussa Traore fut renversé en Mars 1991, au nom de la liberté, de la justice et de la démocratie, et durant cette période de 1991 à 1996 plus de centaines de Touaregs ont étés assassinés, brulés vifs, enterrés vivants, etc.

Où est cette même justice, qui soit disant combattait l’injustice?

En plus de 20 ans de démocratie, nous dit-on, des milliards investi dans le « nord du Mali », si oui ou en sont les traces? Dans la seule région de Kidal, on meurt de soif, de manque de service de santé, et une centaine de jeunes sans avenir, puisqu’étudier relève du miracle?

Les exemples pouvant faire l’objet d’un livre de la mémoire, nous en citerons plus tard pour compréhension!

Une révolution des mentalités s’impose d’urgence

Une révolution des mentalités s’impose d’urgence: le Mali a changé et il faut que ses programmes d’enseignement et autres, l’intègrent et l’expriment ... sinon la continuité du système de mensonge s'affirmera au cours de l'histoire.

Le rétablissement de l’ordre est évidemment une priorité et notamment pour les populations de l’Azawad  qui sont les premières victimes de ces violences. On s’en souviendra toujours!

Il n’y a pas à reformer les lois, il est question, simplement et urgemment, de les appliquer complètement et égalitairement (que ce soit les projets de développement de l’Azawad et autres aides…).

Les Maliens doivent bien sûr continuer à être autocritiques vis-à-vis des lectures littéralistes poussant au repli-communautaire, à la radicalisation et/ou les violences mais aussi impératifs que la société remédie à sa propre méfiance et à sa surdité en les écoutant et en cessant d’exiger des communautés de l’Azawad, surtout les kel-tamasheqs une perpétuelle justification.

Les Azawadis avaient besoin d’une voix d’un leader émanant d’eux même qui ait le courage de dire la question qui fâche, car s’est la question sociale qui est le vrai danger pour l’unité de la République. La majorité des autorités du Mali sont totalement déconnectées des réalités des zones désertiques.

Cette voix est celle du Mouvement National pour la Libération de l’Azawad. Hormis la critique de la politique, sécuritaire du gouvernement actuel (ATT), avec ses cortèges de discours à travers la presse mondiale et dans les grandes rencontres, il ne propose rien et est en panne de projet politique pour des populations dont-il ne connaît presque rien et dont il parle dans les mêmes termes (cas du projet P.S.P.S.D.N en cours des casernes…).

L’unité de la République, idéalisée jusqu’à l’ivresse dans le discours politique, est, sur le plan social, un mythe et un mensonge.

En respectant les droits, car les faits démocratiques sont nés d'une histoire (on arrivera à l'aire de la renaissance).il est urgent que les relations soient régulées au sein de nos communautés pour déterminer les droits et devoirs, à quoi ... s'ajoute les modèles qui tiennent compte de l'environnement socioculturel et de la psychologie collective.

Un Etat de droit d'abord de nos sources qui donnent les principes. On nage de nos jours, tous à la recherche de nos repères socioculturels. Un modèle de démocratie ne peut pas s'imposer à un peuple, car les modèles sont historiques.

Ici est l'étape de la réflexion, la reconnaissance des valeurs,  des références,  des espoirs (identité).  L’intégration n'est pas l'assimilation, et l’absolue invisibilité est une contradiction (parler !!! et manifester le désarroi).

Quand on vit dans le doute, il y aura une crainte, un rejet.  On vit dans une machine à faire peur, puisqu’il faut  être  semblable à eux, il faut être invisible pour ne pas être soupçonner, d'où un débat biaiser et fausser (le concept d'intégration est dépasser). L’intégration est un fait de la mémoire et non de l'avenir.

Les débats sur l’Azawad, l’intégration, l’immigration à travers cette zone via le Maghreb et l’Europe, avec en toile de fond, l’entretien de la peur (sécuriser et militariser le nord du Mali) sont des stratégies quasiment idéologiques permettant de ne pas regarder en face la réalité:

des citoyens de ce pays sont traités comme des citoyens de seconde zone auxquels on envoie des enseignants débutants et inexpérimentés, à qui on offre des écoles ghettos, des habitants indignes et la perspective d’un marché de l’emploi verrouillé et inaccessible. Un univers sinistré et sombre (no man’s land).

Le racisme institutionnel est une réalité quotidienne sur le marché de l’emploi, des études, des services publics…….. Le système scolaire est à 3 vitesses et la présence dans les milieux politiques et médiatiques des citoyens de l’Azawad tient de la dérision, ou au mieux, de l’alibi grotesque qui n’en finit pas d’utiliser des Azawadis de services.

Ces lignes…pour les femmes, les hommes, du monde dominé, pour celles et ceux qui sur la route, sont restés debout…pour les ami(es) de cette résistance, qui ont décidé de n’accepter aucun silence complice, ni aucune dénonciation sélective.

 

Khoumeidy Ag Acharatmane

 

 

 

 

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