« Le peuple de l'AZAWAD ne se laissera pas intimider par des menaces d'atteintes à son intégrité physique et morale. Il ne peut s'épanouir par des mesures répressives, mais plutôt par l'engagement du Mali à établir l'état de droit, le respect de la volonté des Azawadis et une législation juste garantissant l'égalité des genres, devant la loi ».
Le temps de l’impunité est révolu et les auteurs de crimes seront poursuivis. La communauté internationale se rend compte aujourd’hui qu’elle ne peut pas demeurer sourde aux appels des peuples spoliés et menacés.
1. Evènements
Le gouvernement du Mali a annoncé sa volonté de radicaliser la violence dans l’Azawad, pour repondre aux propositions de négociations du MNLA. Cette volonté a été matérialisée par la presse nationale, du reste fortement instrumentalisée. Voir maliweb (www.maliweb.net) page Nord-Mali.
- « la réaction de notre armée nationale aurait été rapide et foudroyante » ;
- « Les souvenirs amers et la rancœur de la population civile et des leaders politiques au sujet des Accords d’Alger, qui ont fait hurler plus d’un »;
- « Trop, c’est trop ! Le Mali doit : traquer et mâter, quiconque choisit les armes comme moyen d’expression ».
Tout se passe comme si le Mali avait plus peur du peuple Azawadi, que de ces groupes qui créent l’insécurité dans l’Azawad et asphyxient la région. La manière dont certains groupes mafieux s’organisent et prospèrent dans le pays, avec la bienveillance, voir la complicité, de l’Etat malien, semble n’avoir pour but que de créer l’amalgame, le chaos et d’empêcher ainsi l’expression démocratique des populations de l’Azawad.
Depuis plus d’une vingtaine d’années, le Mali n’a pu privilégier le dialogue pour trouver une solution politique durable et définitive aux préoccupations des populations de l’Azawad. Il a choisi de s’enliser dans le clientélisme, la création de milices, la militarisation des communautés, si dangereuse à terme pour la stabilité de la région.
2. Hommes
· Amadou Toumani Touré, « On ne cédera pas, un pouce du territoire national.»
· Rhissa Boula du Niger : «Comment les frères touareg du Mali vont-ils créer une République touarègue sans nous, sans les Touareg d'Algérie, sans ceux de Libye et du Burkina Faso? Puisque nous, on n'est pas d'accord, comment ils vont la faire?».
· Zeïdan Ag Sidalamine : « Nous avons fait, Mesdames et Messieurs, chers frères, parents et amis du Niger, le choix de la paix. On ne peut pas aujourd’hui, accuser la République du Mali, de pratiquer ou de mettre en chantier la politique de l’exclusion ».
· Général Gabriel Poudiougou, «L’armée ne baissera pas la garde et assumera pleinement sa mission de protection et de sécurisation des populations et de leurs biens ».
· Le prêcheur Mohamed Ali Thiam : à la tête d’un groupe de manifestants scandaient : « Matez les bandits et les vendeurs de drogue ».
· Ibrahim Boubacar Keïta (RPM) et Zoumana Sacko (CNAS Faso Héré) : sont vite montés au créneau pour dénoncer ces actes, sans appeler à l’apaisement afin d’éviter le chaos.
· Sergent-chef Yacouba Togo (34°Bataillon du génie militaire) : « Il est vraiment grand temps d’en finir définitivement avec cette situation au nord du Mali qui n’a que trop durer ».
Force est de constater qu’a la suite de ces appels, le choix est à la violence, à l’occupation militaire de l’Azawad. Les autorités politiques et la société civile malienne, doivent tôt ou tard prendre le temps de bien reconsidérer les aspirations du MNLA.
3. Faits
Le pouvoir malien a toujours privilégié les petites combines, en suscitant la création de milices communautaires pour faire diversion et présenter le conflit comme une question interethnique.
· Bamako accuse la France d’être derrière ces manœuvres – Menace de scission dans le Nord-Mali (ALGÉRIE LIBERTÉ, mardi 31 janvier 2012) ;
· Meurtres et chasse à l’homme Azawadis, « peaux rouges » à Bamako, Kati, Ségou, Kayes, Mopti…
· Flux des populations civiles et militaire vers la Mauritanie, le Burkina, le Niger, l’Algérie, le Maroc, le Sénégal ; sauve qui peut !
· Des actes de brigandages, de destructions, de vandalismes contre des biens privés des civils azawadis, et mauritaniens (maisons, pharmacie, clinique, magasin… etc.) ;
· Arrestation et exécutions sommaires des azawadis (gradés et hommes de rangs), au sein de l’armée malienne,
· Flux de populations azawadies vers les frontières après l’annonce par les autorités de leur refus de protéger tout « peau rouge ».
La reprise des hostilités dans l’Azawad, constitue un nouveau tournant politique dans l’histoire de son peuple. Cette nouvelle escalade de violence illustre à l’évidence l’échec de l’Etat malien à apporter des solutions concrètes et acceptables aux aspirations du peuple Azawadi.
Soutiens
- Algérie: Elle a décidé de geler son aide militaire au Mali. Le ministère algérien de la défense, rappelons-le, s’est engagé à apporter son aide à l’Armée malienne dans le cas où elle l’utiliserait dans sa lutte anti-terroriste et non pas contre le MNLA. (El Khabar, samedi 28 janvier 2012).
- Mauritanie: Par la voix de son ministre des affaires étrangères, Hamadi Ould Hamadi, lors du sommet de l’Union Africaine à Addis-Abeba, a soutenu que les Touaregs ne sont pas à confondre avec l’AQMI, et leur logique d’action différente. (Rfi-Afrique).
- Marche à Paris par Tamazgha pour le soutien au peuple de l’Azawad.
Quoi qu’il en soit, les auteurs des exactions contre des civils seront nommément poursuivis devant les juridictions internationales pour que d’éventuelles victimes ne voient pas leurs bourreaux ou des criminels parader, couverts en cela par l’indifférence de la communauté internationale.
04 Février 2012
Pour le MNLA
Khoumeidy Ag Acharatmane